Épais brouillard sur la «transparence» des conservateurs
Au lendemain du scandale des commandites et de la commission Gomery, le parti conservateur avait fait de la transparence un élément central de sa plateforme électorale menant à un engagement concret : la création d’un nouveau poste de directeur parlementaire du budget. Pourtant, depuis lors, le brouillard ne cesse de s’épaissir autour de la « transparence » tant réclamée des conservateurs. Petite histoire d’une transparence que l’on réclamait à cor et à cri dans l’opposition et que l’on s’est empressé de remplacer par un contrôle serré de l’information une fois au pouvoir.
Un directeur parlementaire du budget comme chien de garde
En 2006, le programme électoral du Parti conservateur a proposé la création du Bureau parlementaire du budget pour fournir directement au Parlement une analyse objective de l’état des finances de la nation et des tendances de l’économie nationale. Cet engagement s’est finalement traduit par la création de ce bureau dans le projet de loi C-2, Loi fédérale sur la responsabilité, première mesure législative déposée par le nouveau gouvernement en avril 2006.
Lors de la nomination de Kevin Page au poste de directeur parlementaire du budget, le sénateur conservateur Donald H. Olivier déclarait ceci : « Le gouvernement a tenu la promesse qu’il a faite de renforcer la responsabilité gouvernementale et d’améliorer la transparence et la surveillance des activités gouvernementales en nommant le premier directeur parlementaire du budget. » Enfin une promesse tenue, on ne s’en plaindra pas, mais c’est plus tard que ça se gâte.
Un chien de garde qui ne peut jouer son rôle
En effet, on apprenait il y a quelques semaines que ce même directeur n’arrivait pas à obtenir les détails de l’impact concret des compressions budgétaires annoncées dans le dernier budget malgré ses demandes répétées. En fait, il n’a obtenu des réponses adéquates qu’à 3% des compressions de 5,2 milliards inscrites au budget. Il s’agit pourtant d’une information absolument indispensable à l’exercice de son mandat, tel que défini par les conservateurs eux-mêmes. L’obstruction gouvernementale est telle qu’il a dû menacer de traîner le gouvernement devant les tribunaux en raison de son refus systématique de fournir des détails sur ses mesures d’austérité. Et vlan pour la transparence !
Les conservateurs récipiendaires du prix de la noirceur
Kevin Page n’est pas le seul à se plaindre du manque de transparence du gouvernement conservateur. En 2010, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) a remis son Prix de la Noirceur à Stephen Harper. Il s’agit d’un prix remis pour « récompenser » une personne ou un organisme pour ses atteintes et ses entraves à la liberté de presse… Et c’est ce même gouvernement qui veut faire adopter le projet de loi C-377, présentement à l’étude sur la transparence des organisations syndicales, sous prétexte qu’elles bénéficient de crédits d’impôt. Tout cela pour satisfaire les lobbys patronaux de droite comme l’Institut Fraser et l’Institut économique de Montréal. Des organisations qui réclament la transparence syndicale depuis des années, mais qui refusent obstinément de dévoiler les noms de leurs propres donateurs. Ces donateurs qui, rappelons-le, bénéficient tout comme les syndicats de crédits d’impôt et qui ne seront pas touchés par la loi. Copinage oblige.
En cette période trouble marquée par les révélations-chocs de la Commission Charbonneau, la fraude, la corruption, la collusion et la malversation font quotidiennement la une des journaux. De plus en plus nombreux sont les politiciens qui, la main sur le cœur, font de la transparence une nouvelle profession de foi. Tout cela a un air de déjà-vu, vous ne trouvez pas ?
Liens
Congrès de la FPJQ : «le prix de la Noirceur » remis à Harper
Un directeur parlementaire du budget pour le Canada (revue parlementaire canadienne)
Un air de déjà-vu et un goût âcre de […]
Une des problématiques, c’est que les conséquences des mensonges et des manquements de nos gouvernements ne sont subies qu’à retardement et atténuées par des mois et des mois, voir parfois des années, de diversion médiatique.
Pour voir un impact dans la conséquence des votes du peuple, peut-être faudrait-il se pencher sur un mécanisme pour maintenir l’attention publique sur une liste exhaustive cumulative de manquements du gouvernement élu entre chaque élection et leurs impacts;
Si l’audience ne détournait jamais les yeux des mains du magicien, il serait sans doute plus difficile de « poser un lapin »…
Le pire des gouvernements en ce sens, quasi despotique.
Transparente mon csQ. Jamais mais jamais n’ais-je ete consulte sur le financement (a outrance) de la « greve » etudiante et autres « bonnes oeuvres sociales » qui n’ont rien a voir avec le vrai syndicalisme.
Jamais au grand jamais ne suis-je consulte de facon generale. Les bonze-os et bonzette de la CSQ font un colloque une fois par annee ou les tizamis qui se sont invites entre eux se tapent dans le dos et se disent que tout va tres bien madame la Marquise. Quand un des tizamis ose poser une question qui derange, genre pourquoi est-ce-que la CSQ est trop cheap pour offrir de vraies bourses d’etudes il se fait rabrouer.
Vous etes completement deconnecte-es de la realite et etes surtout concernes sur comment faire entrer plus de membres et donc plus de cotisations.
Heureusement, je suis le conseil du bigboss de la FEC-CSQ et je m’implique implique afin de pouvoir de-Fec-er au plus sacrant.
La pose pour votre photo est tres juste. Ca fait longtemps que la CSQ se croise le bras.
Monsieur l’anonyme,
La qualité de votre français laisse un peu à désirer. Pour la ponctuation, j’ose croire que c’est un problème de logiciel. J’ose à peine croire que vous enseignez au collégial. Enfin, les insultes et la grossièreté ne sont pas des arguments. Dès lors, je comprends que vous préférez utiliser un pseudonyme pour commenter sur ce blogue.
En passant, un pseudonyme ne réussit pas à cacher une adresse IP.
Apprenez à écrire, à exprimer votre opinion de façon respectueuse et de claire. Ensuite, nous aurons peut-être le plaisir d’avoir un échange sensé et constructif. Nous pourrons parler d’assemblée générale et d’instance démocratique. Nous pourrons parler de rapport financier et de transparence. Nous pourrons parler de débat et de décisions collectives.
M. Jobin,
Je trouve inquiétant ou à tout le moins déshonorant de la part d’un haut placé d’une organisation syndicale d’en venir aux attaques personnelles qui n’élèvent pas le débat, d’une part, et qui laissent pressentir de l’intimidation face à quelqu’un qui utilise justement le blogue pour s’exprimer, ce qu’il n’aurait fait en aucune autre circonstance.
Votre piédestal moral à édicter les conditions à satisfaire pour s’adresser à vous empeste la condescendance et porte atteinte à la réputation démocratique des organisations syndicales.
Mon français est-il suffisamment « correct » pour être publié et lu?
À bon entendeur, salut!
Monsieur Quirion,
J’imagine que vous avez trouvé que les propos de l’intervenant précédent élevaient le débat !
Personnellement, je ne vois pas comment des propos grossiers peuvent réellement alimenter la démocratie. Surtout si la personne se cache derrière un pseudonyme pour les exprimer.
Vous avez le droit de partager certains des propos de ce monsieur, notamment à propos de la grève étudiante. Mais devez-vous pour autant cautionner les insultes et le langage grossier ?
M.Jobin,
Loin de moi de cautionner les insultes et le langage grossier. Cependant, votre intervention était assez sulfureuse envers un membre et selon, moi ce n’était pas digne du poste que vous occupé au sein de notre syndicat.
Certes le respect doit rester à la base de toute discussion, mais comprenez que les gens en ont assez que tout un chacun vienne fouiller dans ses poches (que ce soit le gouvernement ou notre syndicat ) sans que l’on soit consulté sur de grandes décisions.
Je sais que notre système démocratique est loin d’être parfait. Que nous avons choisis un système représentatif et que nous devons y faire confiance, mais en ces temps troublés les gens veulent avoir leur mot à dire sur les grandes décisions qui sont prises en notre nom.
Vous me direz que nous n’avons qu’à nous impliquer, nous faire élire comme représentant et participer aux réunions et aux assemblées; je vous dirais que c’est exactement ce que je fais depuis un peu plus d’un an. Certes, aucune organisation n’est parfaite, mais je crois qu’il est de notre devoir d’améliorer les imperfections de notre système. N’oubliez pas qu’au dernier congrès, l’un des objectifs que la CSQ s’est donnée, c’est de faire un retour aux sources et de faire en sorte que les membres se sentent plus impliqués dans les décisions importantes. Je crois sincèrement qu’avec la technologie d’aujourd’hui nous sommes capables d’impliquer les membres dans les grandes décisions. Comme mettre en place une un vote électronique sur un site sécurisé. Je ne dis pas que tout les sujets devraient être ouvert aux membres, son nous n’en sortirions jamais, mais je crois que de grosses décisions comme engager nos cotisations pour aider une cause(carré rouge) que la majorité des membres ont dénoncés et qui nous a donné une mauvaise image auprès de la population ne devrait pas se prendre uniquement par quelques représentants.
Vous savez que c’est possible. La preuve, c’est que la CSQ à fait les démarches nécessaires pour demander aux membres leur avis sur le SISP. En passant, j’espère que les résultats de cette consultation seront accessibles aux membres afin que nous connaissions, nous aussi, ce que pense la majorité des gens. Car n’oublions pas que plus nous sommes transparent envers les gens que nous représentons, plus ceux-ci auront confiance dans leur syndicat.
Mikael Quirion enseignant aux Navigateurs