Pour des systèmes fiscaux plus justes et plus solides
On l’entend de plus en plus, nous sommes endettés, les coûts de santé augmentent, les coûts d’entretien et de remplacement de nos infrastructures aussi, de nouveaux projets sont mis de l’avant…
La question qui revient tout le temps est : comment allons-nous payer pour tout cela ? Les solutions foisonnent : augmentation des tarifs d’hydroélectricité, tarification des services de santé, privatisation de certains services publics, compressions budgétaires draconiennes, etc. La seule solution dont on n’entend pratiquement jamais parler est celle de la fiscalité.
Un virage à 180 degrés
Étonnamment, c’est du Fonds monétaire international (FMI) qu’est venu le dernier appel pour une fiscalité plus juste ! Mieux connu pour ses plans d’austérité et ses positions très marquées pour la tarification des services publics, le FMI avait fait son mea culpa plus tôt cette année, réalisant que les mesures d’austérité créaient plus de problèmes qu’elles n’en réglaient.
Cette fois, l’organisation concède que les gouvernements, au Canada du moins, ont toute la marge de manœuvre nécessaire pour augmenter les impôts des plus riches. Constatant l’écart grandissant entre les revenus des plus riches et des plus pauvres, le FMI estime que le taux maximal d’imposition des plus riches pourrait être augmenté de plus de 15 points de pourcentage ! Le tout sans que cela risque trop de les inciter à travailler moins ou à pratiquer l’évasion fiscale. Chez nos voisins du Sud, cette marge de manœuvre s’élève à 25 points de pourcentage !
La vraie vache sacrée
« Ce n’est pas parce qu’on peut le faire qu’on doit le faire », entend-on déjà protester les représentants du monde des affaires du Québec et du Canada. On se souviendra que lorsque le gouvernement de Pauline Marois a tenté, timidement, du bout des lèvres, de réformer la fiscalité au début de son mandat, la pression de ces représentants, aidés par la députation du Parti libéral du Québec et de la Coalition avenir Québec, a fait dérailler le projet.
Or, nous nous trouvons toujours devant un problème en matière de fiscalité. Un sentiment d’injustice règne dans la population qui est confrontée à des histoires abracadabrantes d’évasion et d’évitement fiscal. Qui plus est, cette même population se voit tarifée de plus en plus pour des services publics qu’elle a déjà payés par ses taxes et impôts !
Parlons de fiscalité
Un véritable dialogue social doit s’ouvrir sur la fiscalité au Québec et au Canada. Il est temps de rééquilibrer la part de chacun. Les inégalités de revenus ne cessent de se creuser dans la plupart des pays développés. Même le FMI constate qu’une augmentation du taux maximal d’imposition des plus riches serait un moyen de renverser cette tendance.
Nous devons réfléchir collectivement à de nouvelles sources de revenus pour mener à terme nos projets de société. Ce pourrait être en augmentant les impôts, en créant une forme d’impôt sur le patrimoine et sur les successions, en imposant des frais aux entreprises qui quittent le pays, en revoyant les montants de subventions aux entreprises, en instaurant une nouvelle taxe sur les véhicules de luxe et sur leurs émissions de CO2, etc.
Il suffit de réfléchir ensemble à la société que nous voulons nous donner et au type de fiscalité que nous souhaitons. Il est certain que si l’on crée des lieux de discussion, la créativité sera assurément au rendez-vous!
Références
Le mea culpa du FMI… ou le vrai prix de l’austérité
Le FMI plaide pour des impôts plus progressifs
Dans le cadre d’une économie néo-libérale qui place une variété de limites sur les gouvernements, démocratiques ou non, nous pourrions nationaliser les banques afin que le taux des fonds de la Banque du Canada, une institution publique, soit transmise au public et non aux propriétaires des banques. Nos banques sont réputés d’être conservatrice, cependant, la banque centrale Américaine, le Federal Reserve, est venue à la rescousse de nos banques durant la crise financière. La séparation traditionnelle entre les banques de dépôts/ emprunts des banques d’investissements de sa part est aussi contourné au Canada. Allez à la banque avec une somme d’argent, par exemple de la vente de votre auto, pour payer une partie supplémentaire de votre hypothèque. Votre conseiller de finance à la banque peut vous offrir l’alternative de placer l’argent dans fonds mutuel. C’est ici que la banque se trouve en conflit d’intérêt – elle peut réduire la balance de l’hypothèque en plus de ses revenus sur les intérêts, ou, elle peut préserver ses intérêts en plus d’obtenir une commission/pourcentage de votre investissement dans le fond commun. C’est un réel raccourcit pour financer le capital à travers de de la banque à nos frais, tandis que cette institution public devait financer le public et son gouvernement élu démocratiquement. La sénatrice Américaine Elizabeth Warren poursuit déjà le chemin de rétablire une vraie division traditionnelle entre les finances et les investissements des banques, qui existait depuis la réforme Glass-Steagall de l’ère de la grande dépression. Nous devrions faire au moins une vraie division, ou simplement nationaliser nos banques aux services du public.